Folies Lyriques
Orphée aux enfers :
Les Dieux déchus d'Offenbach, entre rire et Irrévérence
Découvrez le mythe d'Orphée revisité avec irrévérence et audace ! Ici, tout est renversé : Eurydice exècre la musique de son époux et s'abandonne aux bras d'un berger, tandis qu'Orphée lui-même courtise les nymphes et se réjouit de la disparition de sa femme, enlevée par Pluton. Mais l'Opinion publique, personnage à part entière, s'interpose et force Orphée à réclamer justice auprès de Jupiter, entraînant tout l'Olympe dans une folle descente aux Enfers.
Cette œuvre, emblématique de l'esprit français, conjugue sarcasme, impertinence et légèreté, le tout subtilement équilibré par la finesse d'Offenbach. En humanisant les dieux à travers leurs travers les plus triviaux, le compositeur esquisse un portrait caustique de la société de son époque. Entre baisers frivoles et bourdonnements hilarants, Offenbach déploie une satire mordante qui, malgré les scandales qu'elle suscita à sa création, fascine toujours metteurs en scène et spectateurs.
D'hier à aujourd'hui, Orphée aux Enfers continue de révéler, dans un éclat de rire, les vérités d'une société qui se complaît dans l'irrévérence. Une œuvre intemporelle qui prouve que le rire est parfois la plus juste des critiques.

@Gui Rieutort
Le théâtre de l'amour
Loin de la version classique du mythe d’Orphée et Eurydice, le couple que nous rencontrons dans la parodie d’Offenbach est beaucoup plus proche de ce que nous sommes tous : blasés,excités, infidèles. L’opéra commence avec ces deux personnages, chacun allant à un rendez-vous illicite. Nous avons situé notre action à l’intérieur d’un hôtel, l’endroit idéal pour une rencontre amoureuse aujourd’hui, mais aussi un lieu qui offre la possibilité de réunir sous un même toit différents espaces qui nous permettent de retrouver l’esprit de l’œuvre qui veut que l’on passe de la Terre à l’Olympe, puis aux Enfers.
Après la mort d’Eurydice, l’opéra bascule dans l’absurde, le poétique, et nous plonge dans un monde peuplé de dieux et de monstres. Pour les personnages infernaux, nous nous sommes inspirés de représentations préhistoriques des dieux comme par exemple la Vénus de Willendorf ou de la galerie de monstres peints par Hieronymus Bosch.
Mais peu importe la dimension fantastique de ces personnages, Offenbach nous rappelle que nous sommes au fond tous les mêmes : fragiles et imparfaits, et que le seul véritable crime sur le théâtre complexe de l’amour est de se juger les uns les autres.
Propos de Ted Huffman traduits de l’anglais par Carmelo Agnello.
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@Cambon