LE MONDE FASCINANT DE WEST SIDE STORY
LE MONDE FASCINANT DE WEST SIDE STORY
Aux quatre coins de la planète, cette même vieille histoire revient sans cesse : deux êtres d’origines différentes se rencontrent, tombent amoureux et se jurent éternelle fidélité. Mais partager ce bonheur, ici ou là, hier ou aujourd’hui, est un rêve inaccessible.
D’un bout à l’autre, West Side Story est une œuvre à forte dimension émotionnelle. Il est question d’amour, de jeux, de flirt, de danse, de rire et de rêve. Mais il s’agit aussi de « l’ennemi », de l’autre, de celui qui est différent, de celui qui ne respecte pas les mêmes codes d’honneur : c’est la guerre des gangs dans un quartier mal famé de New York.
Ils sont tous jeunes et rejettent l’univers conventionnel et ennuyeux des adultes. Pourquoi l’accepteraient-ils ? Leur avenir semble aussi morose que les arrière-cours des immeubles qui les ont vus grandir.
La rue est leur territoire, leur patrie. Ils luttent pour sa défense.
Cinquante ans après sa création, West Side Story est toujours d’actualité. Après des débuts sensationnels en septembre 1957 au Winter Garden Théâtre de Broadway et le succès unanime de la première représentation européenne, en 1958 au Her Majesty’s Theatre à Londres, le superbe film attira des millions de spectateurs aux quatre coins du monde. Réalisé par Robert Wise et Jerome Robbins et couronné par dix oscars en 1961, le film resta à Paris cinq années d’affilée à l’affiche du cinéma George V, sur les Champs Élysées.
Réaliser une adaptation de la tragédie Roméo et Juliette, de Shakespeare, pour en faire un spectacle contemporain fut pour Jerome Robbins un travail de longue haleine. En collaboration avec trios autres artistes talentueux – le compositeur Leonard Bernstein, le librettiste Arthur Laurents et le parolier Stephen Sondheim – cette équipe parvint à créer une œuvre d’art totale, complexe et absolument captivante d’un point de vue dramatique, dans laquelle musique, paroles et chorégraphie ne font qu’un.
De par ses dialogues concis, le livret reste l’un des plus courts qui n’ait jamais été écrit dans le genre. Dès les premières mesures, l’ambiance est donnée et les deux bandes rivales font leur apparition. Le spectateur se voit immédiatement catapulté dans l’Upper West Side new-yorkais, dans ce microcosme d’immigrants et se retrouve, sans plus attendre, au coeur du drame.
L’acquisition des droits de représentation de la production originale de West Side Story doit satisfaire les exigences des ayants-droit et correspondre aux critères stricts de son auteur.
Le regretté Michael Brenner, le producteur et imprésario allemand a eu l’audace et le courage de remonter, pour une tournée internationale, une production hors pair de West Side Story en tous points fidèle à la version d’origine de Broadway. Pour ce faire, il s’est entouré d’une équipe d’artistes d’envergure qui a su redonner à cette œuvre extraordinaire un nouveau souffle, et a fait de cette production un événement théâtral de premier ordre que le public n’oubliera pas.
Après avoir été présenté sur le continent asiatique (Pékin, Macao, Singapour, Bangkok, Tokyo) et avant de se produire en Australie, le spectacle a tourné en Europe pendant plusieurs semaines où il fut donné à guichets fermés notamment au Théâtre du Châtelet à Paris et au Sadler’s Wells à Londres où plusieurs prix du monde du théâtre britannique lui ont été décernés, notamment dans la catégorie « Best Revival », lors de la cérémonie des Olivier Awards de 2008.
C’est dans la mise en scène et l’adaptation chorégraphique de Joey McKneely, ex-danseur soliste et assistant de Jerome Robbins, sous la direction musicale du chef d’orchestre américain Donald Chan et avec une distribution entièrement renouvelée, que West Side Story retrouve aujourd’hui la scène du Théâtre du Châtelet.