L’œuvre . Sur un air de ténor surnommé « Le Mont Everest » du bel canto
Créé à l’Opéra-Comique de Paris le 11 février 1840, La Fille du Régiment est un opéra- comique, mais cette classification ne laisse rien deviner de sa fibre comique.
En effet, le terme d’opéra-comique désigne un style d’opéra dans lequel s’alternent scènes chantées et parlées. Rien n’empêche alors à un opéra-comique de révéler une histoire tragique, comme celle de la célèbre Carmen.
Le livret de La Fille du régiment est intimement lié à son époque. Inventé de toute pièce par Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges et Jean-François Bayard, il est empreint du sentiment patriotique qui envahit à ce moment-là la France, et glorifie la légende napoléonienne. Avec son patriotisme affiché, cette œuvre devient incontournable sous le second empire.
L’insolence du personnage principal est l’un des attraits les plus puissants de l’ouvrage. Le plus illustre des opéras militaires nous présente Marie comme une déesse de la guerre qui traite d’égal à égal avec les soldats. Le bel canto italien est particulièrement présent dans le traitement vocal de ce personnage, et permet à l’héroïne de briller par sa virtuosité.
L’ouvrage est particulièrement renommé pour l’air du ténor « Ah ! Mes amis, quel jour de fête ! » qui comporte 9 contre-uts et lui vaut le nom de « Mont Everest » du bel canto.
L’insolence de Marie a largement inspiré Offenbach dans ses créations. En effet, La Fille du régiment servira de modèle à l’opérette française et à ses avatars autrichiens de la seconde moitié du XIXème siècle.